mercredi 27 juin 2012

ENQUETE SUR LES BONUS DE BIENVENUE - Part III : De l'identique très différent



PARTIE III

Des arrangements avec les limites fixées par l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne, des modes d’obtention proches entre tous les opérateurs du marché mais des disparités sur les offres de bienvenue annexes, il est temps de rentrer dans le vif du sujet : le coût des bonus de bienvenue pour le joueur*.




   Le principe du bonus de bienvenue est toujours le même, quel que soit le site sur lequel s’inscrit le nouveau joueur : pour en bénéficier, il doit cumuler des points aux noms exotiques selon les rooms : TurboZ pour TurboPoker, VipiZ pour Chilipoker, VPP chez Pokerstars, Miles Winamax, Summit du côté d’Everest. Ils lui sont attribués selon le rake payé aux tables de Cash Game, Sit’n Go et tournois.
Si la plupart des opérateurs indique le nombre de points nécessaires pour débloquer une tranche de bonus, il est bien plus difficile d’obtenir une équivalence « points par euro de rake versé». Après avoir fouillé, vous parvenez à trouver cette information mais devez l’adapter au type de jeu (Cash Game ou MTT), à la variante (Full Ring, Short Handed, Heads Up), aux limites de jeu, aux programmes de fidélité qui modifient les vitesses d’obtention de ces points (Winamax, Unibet, Chilipoker). Il est aujourd'hui impossible d'obtenir une vision claire du coût de ce fameux bonus pourtant si alléchant.
Un seul site obtient la palme de la transparence : Partouche Poker. Il est le seul opérateur annonçant dès le départ le montant que vous devrez payer en rake pour décrocher vos euros de bonus. Quant au "Gérard du site qui ne comprend pas son propre système", il revient sans conteste à ACF Poker : l’opérateur se perd lui-même dans son propre mode de calcul entre points nécessaires et tranches de déblocage. Il annonce que "le déblocage du bonus est soumis à l’obtention de huit fois le montant déposé". Par exemple, si vous déposez 50€, vous devez obtenir 80 points pour débloquer …50€ ». 8x50€ = 80 points ?

  Afin d'effectuer une analyse qui tienne la route, la comparaison du coût de ces bonus a été délibérément basée sur les conditions de tournoi uniquement, et d'un dépôt initial maximum de 500€**. Il est entendu que les tournois sont moins propices au déblocage de ces offres mais cette méthode permet une comparaison uniforme, à la différence du Cash Game pour les raisons évoquées ci-dessus, auxquelles il convient de rajouter les modes de rake "dealt vs contributed".

Premier constat, le montant de rake moyen pour débloquer un bonus de 500€ pour un joueur de tournoi est de 2013€, soit quatre fois son dépôt initial. Autant dire que ces offres ne lui sont pas vraiment adaptées : il lui faudrait jouer en moyenne pour environ 20.000€ de buy-in en trois mois, soit 222€ par jour en jouant sept jours sur sept.
Si l’on regarde dans le détail, l’élasticité de coût pour le joueur va du simple au triple. Ainsi, il devra verser 3333€ sur Chilipoker quand le même dépôt aurait nécessité seulement 1043€ de rake chez Winga Poker ! Parmi les offres les moins onéreuses, on trouve Bwin (1250€) Pokerstars (1538€), et TurboPoker (1667€). A l’inverse, pkr vous coûtera 2375€, Titan Poker et PokerXTrem 2500€, joaonline 2667€ et donc Chilipoker en mauvais élève.

  L'opacité des opérateurs quant à leur système de points et de fidélité nécessite un recoupement de ces informations. A ce titre l’ensemble des opérateurs a été contacté avec un message identique, « en tant que nouveau joueur de tournoi souhaitant valider le bienfondé de ce calcul. »


Le résultat est édifiant : seulement trois sites répondent de manière claire sur le coût de ce bonus de bienvenue. Outre Partouche Poker, qui stipule qu'il faut « cumuler un rake équivalent à 4 fois le montant de votre dépôt initial », Betclic Poker et TitanPoker seront les deux seuls sites à confirmer les montants calculés. WingaPoker obtiendra une mention passable, expliquant dans un premier temps un mode calcul différent de celui indiqué sur le site avant de s’excuser de cette confusion et confirmant un montant de rake de 1250€ … environ. On appréciera la précision du "environ" alors que je leur indiquais un montant inférieur (1043€ selon mes calculs) ??? Tous les autres sites se contenteront d’un mail générique en inadéquation totale avec la demande initiale du client, rappelant l’offre commerciale telle que décrite sur leurs sites, et ce, malgré deux relances pour certains leur demandant plus de précision. Winamax, par exemple, refusera d’effectuer le calcul en raison notamment de la vitesse d’accumulation des miles, Pokerstars ne sera pas « en mesure de faire les calculs de VPP et de rake puisqu’il y a trop de variables pour donner un résultat correct ». Belle façon de reconnaître que le mode de calcul mis en place est, de manière bien pratique pour les opérateurs du marché, peu identifiable, pour ne pas dire à tendance opaque. Pour les sites tournant sur Party Poker, seul PMU Poker répond de son côté alors que la plateforme de services clients commune à ACFPoker, Party Poker et WPT Poker renvoie le même message : rendez-vous dans la rubrique Points, celle-là même qui, ne dispensant pas les informations recherchées, est à la base du mail au service client. Savoureux.
Enfin, deux mentions spéciales pour Barrière Poker, qui répond inlassablement que l’adresse mail n’est pas adaptée à ce type de question et renvoie sur sa page « Contact » où ne figure que cette même adresse mail. Imparable, mais il y a mieux : joaonline ne répondra jamais à la demande mais s’empressera d’inclure cette nouvelle adresse mail de prospect dans sa « mailing list » d’envoi de sa Newsletter. Rien  n’arrête le commerce, surtout pas un client !
  Bref, dans ce dossier, l’Autorité de Régulation des Jeux a, semble-t-il, surtout joué involontairement un rôle de régulation de … la concurrence. La politique des bonus de bienvenue est désormais harmonisée en façade, mais sans aucune clarté pour le client, avec quelques arrangements dans les process d'attribution ici et là avec les décisions de l'Autorité de Régulation. L'existence de ces bonus semble de moins en moins pertinente, certains opérateurs faisant désormais le choix de mettre en avant d'autres promotions.
L'ARJEL gagnerait en légitimité à obliger les sites à pratiquer une communication explicite sur ces offres de bienvenue. En tout cas, le joueur, lui, y gagnerait à coup sûr.

« Argent trop cher » chantait Téléphone. Il y a plus de trente ans ...

soxav


*Analyse efectuée entre le 25/05 et le 30/05 sur 22 opérateurs de poker : Winamax, Pokerstars, Everest, Betclic, PartyPoker, PMU Poker, ACF Poker, WPT Poker, Bwin, Winga, Unibet, 888, MyPok, PokerXTrem, PokerSubito, pkr, Barrière Poker, Partouche Poker, Chilipoker, Titan, TurboPoker, joaonline.
** Les statuts multiplicateurs que proposent certains sites ont été pris en compte le cas échéant.

lundi 18 juin 2012

ENQUETE SUR LES BONUS DE BIENVENUE - Part II : Lutte contre l’addiction ou entente délictueuse involontairement organisée par l'ARJEL ?


PARTIE II
Les motivations de l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne pour encadrer le marché du poker en ligne sont multiples : addiction, jeu excessif, déstabilisation du marché des jeux en ligne. Les sites doivent désormais s’adapter à de nouvelles règles. Mais savez-vous quels types d’offres ils proposent exactement ? Enquête comparative des offres proposées aux joueurs qui s’inscrivent à un site de poker.

En choisissant de s’attaquer à l’argument choc des marketers, la valeur faciale du bonus, l’ARJEL a fait l’impasse sur les processus d’obtention des bonus de bienvenue. Car comme dans beaucoup de contrats aujourd’hui, ce sont les clauses indiquées en bas de page, noyées au milieu d’une multitude d’informations, qui sont les plus importantes sur ce sujet. Le premier effet positif de la nouvelle législation est d’empêcher certains sites de proposer des offres clairement inaccessibles. Prenez par exemple les sites opérant  sur la plateforme qui dispose de la liquidité la moins importante du marché, Microgaming : attirer le chaland via un bonus jusqu’à 1000€ était extrêmement tendancieux quand on sait que seules 10 tables de Cash Game étaient ouvertes au pic de la journée,  le volume nécessaire pour « clear » ce bonus devenant de fait inaccessible. D’un autre côté, en ne statuant que sur le niveau de bonus, l’ARJEL laisse la porte ouverte aux opérateurs de se différencier de leurs concurrents par la « facilité » à obtenir le bonus de bienvenue. Pourtant, dans les faits, c’est l’omerta qui domine, comme si l’ensemble des intervenants se satisfaisaient d’un marché à offre linéaire. Qui peut aujourd'hui dire quel opérateur propose l’offre financièrement la plus intéressante du marché ?

Pour répondre à cette question, il suffit de se rendre sur les sites en ligne de chaque opérateur. Vous êtes accueillis, presque partout, par cette offre de bienvenue à 500€. Sur 22 sites testés*, 21 annoncent ce niveau de bonus (888poker n’annonce aucune info autre que le téléchargement du logiciel). Ensuite, il convient de comparer les différentes conditions d’attribution de ces dits bonus : Tranches ou paliers d’obtention, délai de « clearance », offres complémentaires, offre de freerolls et bien sûr, le nerf de la guerre bien qu’inconnu de la quasi-totalité des joueurs, le rake nécessaire pour obtenir ce bonus, c’est-à-dire le coût d’obtention de ce bonus.

Il y a tout d’abord un délai. Si la majorité des sites s’appuient sur la règle des trois mois de l’ARJEL, certains sont encore plus larges, tels Partouche et Pokerstars chez qui vous aurez quatre mois pour clear ce bonus, voire six mois annoncés chez joaonline. A l’inverse, on découvre en fouillant que pkr et Turbopoker ont étonnamment choisi un délai, pourtant contraire à la décision de l'ARJEL, de 60 jours ! Enfin, il y a des petits malins, tel Winga qui ne propose son offre de bienvenue que si vous déposez dans les 10 jours suivant la création du compte, mais confirme au prospect qui se renseigne auprès du service client que le délai est de 30 jours. Si même en interne, ils ne sont pas d’accord …
Règle adoptée à la quasi-unanimité, ces bonus sont déblocables par tranches de bonus pour 80% des opérateurs. Seuls Betclic / Everest, 888poker et PokerSubito ne dispensent aucune information à ce sujet tandis que PokerXTrem est l’unique opérateur affichant l’obligation de clear la totalité du bonus pour l’obtenir. Pour les autres, le choix se fait entre un pourcentage du montant déposé allant de 10% (Mypok, pkr et Barrière Poker)  à 25% chez Partouche, ou par paliers de 2€ chez TurboPoker à 50€ pour Unibet.

Autre règle adoptée par bon nombre des acteurs du marché : la mise en place de freerolls, qu’ils soient de bienvenue, de validation, ou de premier dépôt. Les plus généreux sont Betclic qui annonce 30 tournois à 500€ ajoutés,  Pokerstars et Bwin qui vous offrent respectivement dix et huit tickets pour des tournois gratuits avec un prizepool de 1000€. Si Unibet a conservé le système de feu Eurosport, peu alléchant, les sites opérants sous Microgaming (Mypok, PokerXtrem, …), iPoker (Chilipoker, Titanpoker, Turbopoker, …) Partouche et pkr semblent avoir carrément renoncé à en proposer à leurs nouveaux clients.

La nouveauté de ce début d’année se situe plus sur les offres « immédiates », celles qui vous proposent du cash pour commencer votre future vie de winner, ou des tickets de tournoi comme Everest qui vous attribue 20 tickets à 1€ si vous renseignez un code spécifique. A l’ouverture de votre compte sur PMU Poker, la validation définitive vous octroie 15€ cash disponibles exclusivement pour jouer des tournois. Chez TurboPoker, vous avez actuellement droit à 50€ cash. Mais attention aux conditions d’éligibilité : chez Barrière Poker en ce moment, « Jusqu’à 30€ offerts** pour toute inscription en argent réel. Pas de dépôt requis ».  En lisant attentivement les conditions, la création de compte vous octroie 5€, puis la validation 15€. Pour les 10€ manquants, il faudra générer du rake. Le marketing aguicheur invente « l’offert pas gratuit ». A croire que les sites commencent à se sentir à l’étroit dans une politique de bonus homogène.

Tout ceci peut sembler n’être que détails, mais cela donne une première idée de ces bonus de bienvenue et lesquels sont les mieux adaptés au mode de jeu de chacun. Surtout, sous couvert d'une accroche identique, les opérateurs ont bien des offres differentes.  Le point crucial est désormais de savoir ce que cela va réllement vous coûter pour décrocher des euros apparemment si gentiment et facilement offerts. Selon vous, quel site est le plus intéressant ?

A suivre ...

*Analyse effectuée entre le 25/05 et le 30/05 sur 22 opérateurs de poker : Winamax, Pokerstars, Everest, Betclic, PartyPoker, PMU Poker, ACF Poker, WPT Poker, Bwin, Winga, Unibet, 888, MyPok, PokerXTrem, PokerSubito, pkr, Barrière Poker, Partouche Poker, Chilipoker, Titan, TurboPoker, joaonline.
** Offre valable sur juin 2012
soxav

mardi 12 juin 2012

ENQUETE SUR LES BONUS DE BIENVENUE Part I : Lutte contre l’addiction ou entente délictueuse involontairement organisée par l'ARJEL ?

PARTIE 1
Que s’est-il passé le 28 Octobre 2011 ? A priori rien de bien particulier, ou en tout cas susceptible de marquer notre souvenir de manière indélébile. Pourtant, quelque part à Paris, l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne (ARJEL) entérinait  la décision 2011-112, d’une grande importance pour le marché du poker français.
Par ce texte, les membres de l’ARJEL confirmaient ce qui avait été annoncé quelques semaines plus tôt : les offres de recrutement des opérateurs de jeux de cercles, les sites de poker en langage courant, seront encadrées et limitées à compter du 01 Janvier 2012. Après quasiment un semestre sous cette nouvelle règlementation, retour sur les raisons, la mise en place et les implications pour les acteurs du marché, joueurs et opérateurs.

Petit retour en arrière en juin 2010 quand naît le marché régulé français. A cette époque, il existe deux types d’opérateurs, ceux proposant une offre globale et ceux qui n’ont vocation qu’à intervenir dans le poker. Les premiers sont indéniablement tournés vers les paris sportifs annoncés comme la locomotive du marché, amenés par une Coupe du Monde de Football qui a, en bonne partie, piloté la date de l’ouverture du marché. Les paris hippiques jusque-là réservés au PMU sont également une proie alléchante, tandis que le poker est considéré comme la troisième roue du carrosse, destiné à une population ultra ciblée. Winamax et Pokerstars se partagent la part du lion, FullTiltPoker n’arrivant que plus tard. Il faudra quelques mois et un désastre en bus pour touristes d’Afrique du Sud pour que les opérateurs reviennent sur terre. Les paris sportifs ne sont pas au niveau attendu, les paris hippiques se développent mais les opérateurs historiques sont indéboulonnables. Quant au poker l’engouement ne se dément pas et le marché explose. Mais il est déjà trop tard, le marché appartient aux opérateurs ayant fortement communiqué, profitant d’une assise historique solide appuyée par une offre de fidélité à toute épreuve : Pokerstars se contente d’un bonus de 500€ mais agrémenté d’un système de rakeback sans équivalent sur le marché. Winamax fait le choix d’un bonus à 1000€ avec une offre VIP légèrement en dessous, FullTiltPoker tentera de rattraper son retard à l’allumage via une offre à 1000 mais avec 200% du montant déposé (500€ ouvrant donc un bonus jusqu’à 1000€). Tout en s’assurant que leurs clients du temps du .com ne migrent pas ailleurs avec des offres de transfert de bankroll alléchantes.
En 2011, l’ARJEL se rend alors compte de la problématique posée par ces bonus de dépôt. Les opérateurs ont besoin d’offres incitant de nouveaux joueurs à essayer le poker en ligne, mais le revers de la médaille inquiète. Dans sa décision, le régulateur met en avant plusieurs facteurs :
- Les opérateurs de paris sportifs et hippiques se contentent d’un taux de retour maximal de 85% aux joueurs et ce taux satisfait aux exigences de régulation.
- Du 01 Janvier au 28 août, les paris en ligne, hippiques et sportifs cumulés, généraient 17 millions d’euros d’offres commerciales contre 44 millions pour le seul poker, allant à l’encontre du développement équilibré et équitable des différents types de jeu.
- Une gratification financière entraîne un risque de jeu excessif ou pathologique, notamment dans le cadre d’offre avec des délais très limités.
- Cette même gratification est susceptible d’inciter à la multiplication de comptes joueurs et donc au jeu excessif et pathologique.
- Des gratifications financières aux fins de compensation de sommes perdues engendrent une addiction toujours plus forte.
L’ARJEL en profite pour étendre cette limitation aux parrainages, arguant que cette pratique incite des tiers non-inscrits à jouer, atteignant ainsi des sommets de schizophrénie, reprochant à ces pratiques qu’elle autorise la raison même de leur existence : le recrutement de nouveaux clients. Dans sa décision, le montant maximum d’un bonus de bienvenue sera désormais plafonné à 500€ dans la limite de 100% du dépôt, le délai d’obtention de ce bonus ne saura être inférieur à 90 jours et aucune gratification ne pourra être proposée pour compenser d’éventuelles pertes. Les parrainages sont, eux, plafonnés à un nombre de cinq par mois.
A l’époque, quelques voix s’élèvent face à cette décision contraire à la concurrence. Elle est clairement à l’avantage des opérateurs bien installés sur le marché qui voient les « petits » concurrents devoir renoncer à leurs offres souvent mieux disantes. Mais on ne peut nier le facteur addictif de ces opérations, basées sur le marketing du flou : les slogans « Jusqu’à 500€ offerts », « votre premier dépôt doublé jusqu’à 1000€ » fleurissent en effet sur le net. Seuls les joueurs avertis en connaissent la subtilité. Quel joueur n’a pas joué un peu plus pour atteindre son bonus de 20€, la tranche suivante de son bonus, perdant souvent au passage une bonne partie de son dépôt initial en rake ou donation au shark qui l’accueille avec un large sourire à la table ? Cette limitation des bonus pouvait avoir comme conséquence d’inciter les sites à trouver de nouvelles idées, de  nouveaux moteurs de recrutement, de mettre à contribution leurs services marketing pour afficher des offres différenciantes propices à la bankroll des joueurs. En somme, l’ARJEL prenait à cette date une décision logique, quoique l’on pense de l’argument de santé publique contre l’addiction.
Comment les opérateurs se sont-ils adaptés et attirent-ils de nouveaux clients ? Respectent-ils les nouvelles règles dictées par l’ARJEL ? Dans les faits, tout n’est pas si simple. Et vous, savez-vous quelles sont les différences entre ces offres et comment choisir au mieux ?

A suivre ... 
soxav

mercredi 6 juin 2012

SUNDAY BLOODY SURPRISE







Winamax fête les 98 éditions de son tournoi phare : le Sunday Surprise. Comme très souvent, une idée simple est à la base du tournoi phare de la room. L’histoire commence début 2010. Winamax se prépare depuis trois ans à l’ouverture du marché français grâce à l’image de son porte-drapeau, Patrick Bruel, de sa Team aux résultats prometteurs, et de la communauté que Michel Abecassis a savamment cajolée et développée. Le tremplin vers le .fr est donc construit, la vitesse de croisière du site enclenchée, il ne reste plus qu’à faire le grand saut et prier pour que le nouveau soft développé soit au rendez-vous.

Ce nouveau site a justement une incidence notable pour la room W. S’il doit permettre l’indépendance technologique, commerciale, et surtout une diminution de coûts, les équipes doivent plancher sur la meilleure façon d’attirer les nouveaux joueurs français et de fidéliser les clients existant en .com, ce dernier point étant l’élément primordial des premiers jours de lancement. Et cela passe par toute une grille de programme à créer, avec la difficulté de ne pas avoir des tournois calqués sur l’historique d’Ongame ou l’existant à la concurrence. On imagine les heures de réunions de brainstorming pour trouver de bons concepts, le bon naming. Parmi tout ce qui émerge à l’époque, l’idée de proposer un cadeau spécial par semaine fait son chemin, pourtant elle présente un obstacle de taille : chaque semaine il faut trouver une nouvelle idée de cadeaux, et une personne devra se charger de l’organisation de cette surprise.
Le tournoi doit également être abordable par une majorité de joueurs. Il faut faire rêver les masses. Avec un buy-in de 10€, les joueurs récréatifs pourront se faire plaisir, avec la possibilité de faire des qualificatifs pas trop chers. Si le field est au rendez-vous, les gros joueurs viendront avec plaisir gambler pour un prizepool conséquent offrant un retour sur investissement plus qu’intéressant.
A deux semaines de fêter la 100e édition (selon les données du site) de ce tournoi référence en France, il est temps de vérifier par les chiffres le succès de ce tournoi. Difficile en effet de se souvenir des premiers pas balbutiants avec un field plafonné à 5000 joueurs pour un prizepool garanti de 15.000€, qui, début 2012, atteint les 8.000 entrants ! Pourtant, ils ne sont que 2124 à postuler à la Team Luc Alphand début juillet 2010. Mais en seulement trois mois, l’idée tourne au coup de génie puisque le nombre de joueurs maximum est presque atteint début octobre pour gagner un voyage dans l’espace.

A cette occasion, le plafond est augmenté, la surprise maintenue sur quatre semaines pour permettre au service communication de faire son œuvre. Le mois suivant, la surprise est également étalée sur le mois, mais qui se souvient de laquelle il s’agit ?* La fréquentation s’en ressent immédiatement, puisque la courbe exponentielle s’aplanit, pour mieux repartir en décembre au retour de la surprise à usage unique, la barre des 5000 joueurs est alors dépassée.
L'année 2011 sera marquée  par un décrochage des entrées à partir de février, se stabilisant en milieu d’années, et c’est à partir du mois d’octobre que la dynamique s’enclenche à nouveau. Pour la première fois, le plafond de fréquentation est atteint deux semaines d’affilée à 6500 joueurs, puis à nouveau début 2012, dans un premier temps à 7.000 joueurs, puis finalement 8.000 le 05 Février.
Au final, 530.000 joueurs ont participé au Sunday Surprise en presque deux ans, soit 5.440 de moyenne chaque dimanche soir. 75% des tournois ont atteint le seuil du prizepool garanti, hors coût de la surprise, laissant un bénéfice estimé à plus de 275.000€, à raison de 0.65€ de rake net prélevé sur chaque droit d'entrée. Les 25% de tournois ayant engendré de l'overlay ont occasionné à la room une perte estimée à 75.000€. Il faut donc que la surprise hebdomadaire ne dépasse pas un prix moyen de 2000€ pour que l’opération ne soit pas à perte**.

Le vrai bénéfice pour Winamax est en termes d'image. La récompense de meilleur tournoi online décernée lors des France Poker Awards 2011 n’est vraiment pas galvaudée, tant l’originalité et l’efficacité sont au rendez-vous de ce qui est, outre l'un des tournois les plus anciens, le tournoi le plus attractif du marché du poker online français depuis le début de cette année. Force est de constater qu’à quelques exceptions près, comme la fameuse station de jeu du futur ou les 7 Péchés Capitaux, les surprises furent toutes de bonnes trouvailles. La seule difficulté sera désormais de se renouveler pour que le Sunday Surprise ne devienne pas définitivement le Sunday Voyage : 45% des surprises ont été des destinations à travers le monde, mais rien que sur les six derniers mois, cela a représenté plus de 80% des dotations. On attend de l’exceptionnel pour la 100e, mais espérons que cela ne soit pas ... un tour du monde.
Destinations offertes
lors de Sunday Surprise 
En attendant, rendez-vous dimanche à 20h30. Outre les 9.000€ habituels pour le vainqueur ?
Un voyage en Ecosse … Sunday Whisky Sunday !

soxav

* Lot du mois de Novembre 2010 : Carnaval de Rio
** Données calculées sur la base des informations disponibles sur winamax.fr