lundi 4 novembre 2013

VIABILITÉ, REGULIERS, CLOISONNE (Part 3/3)

A lire  également :

Part 1 - CLOISONNE, INEGALITE, FISCALITE

Part 2 - FISCALITE, CAFE SERRE, VIABILITE


Côté Pokerstars, pas question d'être en reste, avec le lancement de la promotion Hypermania  depuis le 01 Juin, qui vous accorde des bonus cash selon votre volume de SnG Hyper-Turbo. A la différence des challenges Winamax, l'individualité de l'offre en fait un véritable rakeback. Début septembre et face aux interrogations sur la reconduction de l'offre, l'annonce sur Clubpoker, puis la tenue d'un rendez-vous sur les SnG avec des représentants joueurs, est avant tout une excellente action de communication auprès de la première communauté de joueurs, qui regroupe tous ce que la France compte de regs, que l'on écoute et bichonne. Les premiers retours de cette rencontre ne semblent pas sensiblement changer la donne : comment expliquer que Pokerstars offre un système de fidélité à peine meilleur que Winamax, avec un rake SnG supérieur et des charges bien plus réduites au travers de la TVA et autres charges ?

La TVA, on y revient. Les joueurs ne voient pas la couleur des économies octroyées par "l'hébergement" maltais. Pourtant, les joueurs conviés par Pokerstars en Septembre n'ont pas eu à se rendre à Malte. Le métro parisien suffit amplement pour se rendre dans le 17e arrondissement parisien, dans les locaux de Halfords Media France. Vous ne connaissez pas cette entreprise ? Pas étonnant, ses statuts n'ont été déposés que quelques jours avant l'ouverture du marché cloisonné, en mai 2010, avec le modeste capital de 8.000€ et un code APE (Activité Principale Exercée) 8220Z dédié aux ... centres d'appels. Son Président ? Un certain Benjamin Sorge, accessoirement nommé Directeur Marketing de Pokerstars pour la France le mois suivant, en Juin 2010, épaulé par un Directeur de la Communication pour Pokerstars France dont le nom est loin d'être inconnu : Alexis Laipsker, le monsieur "Comm" de Pokerstars France, présentateur à ces heures perdues de La Maison du Bluff, membre du jury lors de la nomination de Ronan Montfort au sein de la Team Pokerstars TV, ... 

De baisse du rake, il n’a pas été question. Les joueurs auront juste droit au renouvellement de la promotion Hypermania, un bon point qu'il faut souligner tout de même, mais finalement un minimum. L'annonce du renouvellement de la formule en 2014 a finalement été confirmée le 31 Octobre. 


Aujourd’hui, les rooms militent pour une taxation du Produit Brut des Jeux (PBJ), en d'autres termes sur le chiffre d'affaires des opérateurs, qui leur permettraient de limiter  le poids de cette fiscalité. Le ‘No Flop No Drop’ n’aurait plus d’impact puisque aucune commission ne serait prélevée sur les mains s'arrêtant préflop, donc sans prélèvement de rake par les opérateurs. Le rake pourrait baisser pour faire réellement jouer la concurrence et, peut-être, rebooster le marché. Pour s'en convaincre, il suffit juste de traverser les Alpes. L'Italie, pays précurseur dans la législation des jeux en ligne dès 2007, a d'abord opté pour un système que nous connaissons très bien : un cahier des charges pour obtenir l'agrément, des opérateurs basés en Italie, des joueurs cloisonnés au marché domestique, et des buyins limités. La taxation sur les mises (le cash game ne sera autorisé qu'en 2011) est alors fixée à 3%, à comparer à nos 2% hexagonaux. Il ne faudra que deux ans aux professionnels du secteur et aux nombreux joueurs toujours dans l'illégalité pour convaincre le gouvernement de revoir sa copie. En 2009, l'Italie amende sa loi et taxe le Produit Brut des Jeux. Banco ! Le fisc italien annonce avoir augmenté ses recettes sur les Jeux en ligne de 200 millions d'euros dès 2009, les opérateurs voient leur nombre de comptes joueurs en forte progression, surtout Pokerstars, archi-leader avec plus de 50% de parts de marché.

L'Espagne, dernier pays à avoir légiféré, a directement positionné la taxe sur le chiffre d'affaires des opérateurs, à hauteur de 25%. Avant elle, la Belgique s'était tourné vers une taxation sur la marge brute réelle réalisée à l’occasion du jeu, en d'autres termes sur le chiffre d'affaires. Particularité du plat pays, le montant de ce prélèvement est à la discrétion des trois régions concernées. La Wallonie applique un taux de 11%, Bruxelles et la Flandre 15%.

Officieusement, l’Arjel soutenait cette recommandation, arguant d’un marché qui a besoin d’un second souffle pour rester pérenne et multi-opérateurs. Son dernier rapport, paru à mi-octobre, dresse un bilan tellement négatif que Jean-François Villotte, son président, n'hésite plus à afficher publiquement cet avis pour essayer de faire avancer le sujet. Surtout qu'une telle taxation, alignée sur les autres pays, permettrait d’envisager un partage de liquidités. L'incidence de ce changement d'assiette fiscale reste néanmoins sujette à caution. Les joueurs récréatifs ou novices ne tenant pas compte du taux de rake par exemple, on imagine difficilement que cela puisse être un argument pour recruter de nouveaux clients.

Mais c'est principalement du côté du gouvernement que le bât blesse. Non seulement il paraît peu probable de voir l'Etat prendre le risque de voir ses recettes baisser dans un contexte de récession, mais surtout le poids du poker dans les 330 millions de recettes n'est qu'une goutte d'eau à l'échelle du budget annuel de la France. Crainte d'une éventuelle baisse ou perte de temps pour des sommes aussi "faibles", on voit mal comment des acteurs du marché pourraient obtenir gain de cause en adressant au gouvernement une lettre ouverte, relayée dans le Monde du 15 Juin 2013,...


Pourquoi pas une carte postale de Malte aussi ? Deux des trois signataires de cette lettre SOS sont en effet ceux-là même qui ont privilégié l'exil méditerranéen : Pokerstars et Betclic. ‘GESTE’, s'appelle cette fédération. Ils n’en ont pourtant fait aucun quand ils ont été sollicités pour intervenir dans cette enquête. Tout comme le service presse de l’Arjel qui a cessé de répondre dès que le sujet de la fiscalité a été avancé.
Quant au dernier signataire, Barrière Poker, rappelons que pour une entreprise affichant 4 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 30 millions de pertes (en 2011) et cessant son activité , les contraintes réglementaires et fiscales n'ont jamais eu le temps d'être réellement un problème.

Au milieu de tout cela, les joueurs, en ne tenant pas compte de cet environnement et des contraintes des différents opérateurs, n'affichent pas la crédibilité nécessaire pour peser sur le marché, et se trompent de combat. Agissant dans la légalité européenne, les opérateurs juridiquement délocalisés ont aujourd’hui une marge de manœuvre qu’ils ne répercutent pas sur leurs clients. C’est là que les contreparties doivent être négociées, pas dans des challenges à destination d'un petit nombre ou des promotions ponctuelles sur des rooms qui n'ont pas d'avantages fiscaux. Pas chez l'opérateur qui propose l'accès aux SnG le moins cher du marché même s'il vient d'augmenter ses tarifs.
Aux dernières nouvelles, il n'est pas prévu 10% de rakeback supplémentaire pour jouer le prochain Pokerfest sur Party Poker plutôt que sur PMU Poker. Tout comme les FCOOP ne donnent pas lieu à un rakeback supplémentaire de 10% par rapport aux Winamax Series VII. Pourtant, Pokerstars et Party Poker, eux, les encaisseront.

Si les regs pleurent leur winrate d'antan, les opérateurs délocalisés sourient en pensant au leur.

soxav

lundi 28 octobre 2013

FISCALITE, CAFE SERRE, VIABILITE (Part 2/3)


A lire  : Part 1 - CLOISONNE, INEGALITE, FISCALITE


Vous vous dites que ce n'est pas une différence de taille ? Souvenez-vous des Summer Shots début juillet chez Winamax : en une semaine, la room a généré 1.581.922,60€ de Buyin, dont 142.515,55€ de rake brut. Une fois les 31.353€ dus à l'état français, la TVA est estimée à 16.396€ (19,6% de [rake brut - Prélèvement de l'état - 10% de bonus joueurs]). Au final, la commission net pour Winamax s'élève environ à 83.650€. Si ces tournois avaient eu lieu sur une room située fiscalement hors de nos frontières, le revenu final aurait été de 101.242€, soit 16.4% de recettes supplémentaires ! 

Pokerstars a lancé ce weekend son traditionnel French Championship of Online Poker, FCOOP pour les intimes, avec 4 millions d'euros garantis. Dans l'hypothèse où l’opérateur couvrirait juste les garantis de ces Events, en se basant sur un taux de retour joueurs de 25% (les niveaux de buyins élevés, de 50€ à 2.500€, correspondent à des joueurs avec des statuts de fidélité élevés), Pokerstars économiserait plus de 40K€ de TVA sur le chiffre d'affaires généré par rapport à un opérateur basé en France. Hormis le leaderboard classique (dévoilé mi-octobre seulement), dont la page n'indique même pas le montant et qui est en partie sous forme de package dont la valeur n'est également pas indiquée, cette somme viendra surtout gonfler les caisses de l’opérateur : ce classement de joueur atteint 7.3K€ de dotations, et le bonus habituel de redeposit, d'à peine 25% à hauteur de 100€, est de toute façon autofinancé par le volume à réaliser pour le « clear ». Une excellente opération financière avant tout pour la room.
                  
Sur une base quotidienne, cet avantage fiscal peut être estimé à 2.500€ en moyenne (1), uniquement pour la grille de tournois du soir de Pokerstars, pour les buyin supérieurs à 5€. A l'échelle d'une année complète, cela représente tout de même la bagatelle d’1M€ ! Ajoutez les tournois du reste de la journée, le SnG et le Cash Game, et cela donne une idée de l’avantage financier que la délocalisation offre à la room chaque année : le chiffre d’affaires de Barrière Poker pour 2011 au moins ! Les joueurs apprécieront de retrouver cet avantage au niveau rakeback … ou pas. Ils se souviendront surtout cette fin 2011 où Pokerstars leur annonçait avec une tristesse infinie que la fiscalité du poker français les obligeait à diminuer leur système de fidélité, faute de revoyure malgré la clause.
Sur la plateforme Party Gaming, PMU reverse chaque soir environ 200€ au titre de la TVA. Party Poker n’a pas ce problème, bien qu’ayant les mêmes tournois, le même rake, les mêmes promotions, et surtout le même … système de fidélité. Sur iPoker, 90% des joueurs sont enregistrés sur Betclic, Everest ou Unibet. Si les sommes que les joueurs rapportent à ces opérateurs ne sont pas soumises à la TVA, ils n’ont pour autant aucun avantage supplémentaire aux joueurs de TurboPoker.

Les opérateurs cherchent des solutions, surtout ceux basés en France, pour maintenir leur attractivité. Un exemple récent et symptomatique des divergences regs / rooms s’est joué début juin du côté de Winamax. Tollé quasi général des regs de SnG à la sortie de l’Expresso : rake exorbitant, discours (hypocrite au possible) sur le côté addictif, et baisse du trafic des tables dites « classiques ». Cerise sur le gâteau, Winamax décidait de rejouer dans la foulée la partition de Pokerstars fin 2011 : attendre les vacances pour annoncer en catimini une hausse du rake, en envoyant au front sur les communautés un soldat 'guignol' laconique que l’on pourrait résumer ainsi : « Le rake augmente mais bonne nouvelle, on fait une promo sur les statuts VIP à -50% ! Enjoy !».


Outre cette communication fort discutable, les réactions des joueurs le sont tout autant. Avec l’Expresso, Winamax cible clairement le joueur loisir, qui veut jouer vite et prendre du plaisir. Peu lui importe que le rake soit de 1% ou 10%, il veut juste jouer aux cartes. Certes, le trafic habituel des SnG déglingos diminue, mais cela permet à la room de réaliser une péréquation de marge entre ces Expresso pour récréatifs à 7% et les SnG Deglingos situés entre 6% (Buyin 1€ et 2€) et 5.40% (Buyin 10€). Sans cela, il ne fait guère de doute que Winamax alignerait son rake sur les concurrents, avec des Deglingos à 6.5% pour tout le monde, avec comme perspective immédiate la mort des winrate des joueurs réguliers.

Car on en revient toujours au prélèvement de l’état : sur ce format Deglingos, le poids des 2% de l’état pèse environ 35%. Pour un reg en 10€, avec un système de fidélité de 25% rakeback, cela donne la structure de commission suivante :
-              Rake : 0.54€ (soit 5.40%)
-                   Prélèvement 2% : 0.20€ (37.04%)
-                   Rakeback 25% : 0.13€
-                   TVA 19,6% (sur 0.54-0.20€-0.13€, soit 0.21€) : 0.035€, soit 7% du rake

L’opérateur encaisse donc 0.175€ sur les 0,54€ de rake brut. Avec seulement 30% de rake net, pas étonnant que la concurrence n’ait pas poussé ce format à succès, même si elle ne paie pas de TVA !

La hausse de rake sur les Sng HU est indéniablement un coup dur pour les regs de la variante. Mais avec 4% de rake, un opérateur peut-il espérer pérenniser la formule ? Pendant plus d’un an, Winamax a tout simplement géré cette variante et la perte financière de ce dumping comme un budget marketing : surfer sur l’augmentation de rake de Pokerstars et la grogne des joueurs pour les faire migrer sur les tables W. Dix-huit mois plus tard, les regs sont bien fidélisés chez l’opérateur, avec statuts Diamond et rakeback associés. Il n’est donc plus besoin d’investir, l'heure est à la rentabilité.
Dans l’ancienne formule Deglingos à 4%, la dîme de l’état ponctionnait 50% de la commission du site. Si l'on rajoute le rakeback joueurs et la TVA, la viabilité du format avec moins de 20% de rake net est impossible. Avec sa nouvelle formule, Winamax optimise sensiblement son revenu, tout en restant environ 1% de rake moins cher que Pokerstars. Aucun risque de voir la clientèle partir à la concurrence, surtout si elle est plus chère. Seul Barrière Poker, moins cher, aurait pu lui faire de l’ombre, mais encore aurait-il fallu des joueurs sur la plateforme. Pour le format HU turbo, le quasi alignement sur Pokerstars a vraisemblablement été également la base de cette modification.

La bataille entre les deux leaders du marché est loin d'être finie. Depuis la fin du mois d'août, Winamax annonçait la modification des challenges hebdomadaires SnG, réclamée à cor et à cri depuis des mois par des regs, ayant décrété que cela leur revenait de droit au titre de rakeback pour leur volume. Raisonnement un brin absurde, ces challenges ne récompensant qu'un très faible nombre de joueurs d'un petit nombre de caves en comparaison du volume nécessaire pour les décrocher. ‘guignol’, sur 
Clubpoker, le confirmait d'ailleurs sans ambiguïté :
"Ce n'est clairement qu'un tout petit plus." (21 Août 2013)
Sans notion de récurrence par joueur, cela ne peut être comparé à du rakeback, il s'agit juste d'un moyen de communiquer et motiver des joueurs récréatifs, en aucun cas de récompenser des regs, comme ces derniers l'exigent sur tous les forums. Pratique pour faire passer la pilule de l'augmentation du rake, la solution est inespérée : ces quelques euros hebdomadaires ne vont récompenser qu'une poignée de joueurs et les motiver tous ! L'augmentation du rake, qui finance largement ce challenge, est en revanche, elle, bien payée par l'ensemble des joueurs.

Maintes fois reportée, la sortie du challenge ne fait pas l'unanimité. Le challenge classique SnG perd 1K€ de dotation, la création d'un challenge Expresso (dotation 3.000€) ne peut convenir à des regs déjà réticents à la formule et le challenge Grinder (dotation 3.500€) est décrié par les joueurs de SnG qui se sentent défavorisés par rapport aux joueurs de DON, « qui n'ont que 50% des adversaires à éliminer ».


soxav

A suivre - semaine prochaine : 
Part 3 : VIABILITÉ, RÉGULIERS, CLOISONNÉ 

(1) Estimation basée sur le relevé des fréquentations MTT des opérateurs réalisé le Jeudi 26 Septembre entre 19h00 et 00h00.

dimanche 20 octobre 2013

CLOISONNE, INEGALITE, FISCALITE (Part 1/3)


Fiscalité, prélèvement, taxes, rake, …  A chaque éternuement d’un opérateur, le discours revient inlassablement sur le devant de la scène. Sur Clubpoker, on nous avait expliqué au début de l’été les difficultés de Barrière Poker par ces « contraintes réglementaires et fiscales […] trop lourdes pour leur permettre de prospérer ». La baisse du marché et de la fréquentation ? Le prélèvement inadapté de l’état. La fermeture d’une room ? La fiscalité trop lourde. Des offres moins attractives ? Un rake insuffisant face au poids de la dîme imposée par le gouvernement. Qu’en est-il vraiment des éléments de cette fiscalité éreintante ?

Depuis l’ouverture du marché des jeux en ligne, la fiscalité du poker est régie par les articles 302bis ZI et 302 bis ZK du code général des impôts. Le taux de prélèvement est ainsi "fixé à 1.8% des sommes engagées au titre des jeux de cercle en ligne". Si 15% sont destinés aux communes sur lesquelles des établissements de jeux de hasard opèrent, les joueurs apprécieront surtout l'utilisation de quinze autres pourcents pour financer le Centre des Monuments Nationaux. S’y ajoutent 0,2% sur les sommes engagées par les joueurs, Article 137-22 du Code de la Sécurité Sociale. 
Lors d’une partie en Cash Game, ces 2% de prélèvement totaux sont limités à 1€. Un pot de 50€ ou de 200€ donnera ainsi lieu à une part de 1€ pour l’état. Si vous prenez part à un Sit and Go ou un tournoi à 10€, 0.20€ tombe dans les poches publiques. C’est peu, pourrait-on se dire, mais au regard du rake prélevé par l’opérateur, cela prend une dimension dramatique. En prenant l’exemple de ce même tournoi à 10€ (9€+1€), 0.20€ de prélèvement représente donc 20% du revenu de la room (1€ du rake).

Mais ce n’est pas tout. Comme toute entreprise, l’opérateur de jeux est également soumis à la Taxe sur la Valeur Ajoutée. Une exonération de TVA pour deux ans a bien été votée en 2010, mais, comble de l’ironie, uniquement applicable au prélèvement de l’Etat, qui s'est empréssé de se la reconduire fin 2011, L. no 2011-1978 du 28 déc. 2011, art. 60-I. La loi prévoit en revanche que les opérateurs (et les intermédiaires), eux, passent par la case impôt. Tout juste déduisent-ils les bonus pour calculer cette TVA : points fidélités, bonus de dépôt ou redeposit, … D’après un des principaux opérateurs du marché, le calcul est en moyenne le suivant (toujours sur le tournoi à 10€) :

Buy in : 9€ + 1€
Prélèvement Etat : 0.20€ (2% de 10€)
Bonus joueurs en moyenne : 0.10€

TVA sur le rake hors prélèvement, hors bonus joueurs : 0.11€ (19.6% de (1€-0.20€-0.10€))

La TVA représenterait environ 11% du rake brut. Au final,  il reste un rake net de 0.59€ pour la room, soit plus de 40% de la commission initiale déjà engloutie. Mais ce n’est pas tout. En Cash Game, la règle du ‘No Flop, no Drop’, dont les joueurs ont réussi à imposer la charge aux opérateurs, est également à intégrer. Selon les opérateurs interrogés, même si les chiffres sont difficilement vérifiables, cela pourrait représenter entre 10 et 20% du rake. Et voilà comment d’un euro de rake au départ, plus d’une moitié a déjà disparu quand les acteurs du marché encaissent leur part.  


Toutes les rooms ne sont néanmoins pas logées à la même enseigne. A quelques mois de l’ouverture du marché français, iGaming faisait part du projet de déménagement de Party Poker à Malte. Si vous souhaitez visiter leurs locaux depuis cette date, il vous faudra vous rendre chez ElectraWorks (France) Limited à Hamrun, Malte. Même capital social de 100.000€, même numéro d'immatriculation auprès du Registre des Sociétés de Malte, elle est également située 2.5 km plus loin dans un charmant ancien village de pêche, Ta'Xbiex, pour opérer ACF Poker.
Profitez-en pour visiter Reel Malta Ltd, situé à peine 500 mètres plus loin et les locaux de Pokerstars, puis continuez votre pittoresque visite du poker français à Gzira où le Fawwara Building abrite Unibet, dont les équipes terrain sont pourtant, elles, bien installées à ... Issy les Moulineaux, au sud de Paris. Finissez enfin votre périple à Sliema pour saluer Betclic et Everest, dont le cœur balance entre le Tagliaferro Business Center à Malte et Gibraltar. Ce même Gibraltar qui abrite Bwin.Party Digital Entertainment plc., dont la filiale italienne  bwin European Markets Holding S.p.A. opère B.E.S. SAS, plus connue en France pour opérer le site bwin.fr.
Bien entendu, nul besoin d'aller si loin pour rencontrer ces opérateurs, ils ont tous des bureaux en France pour diriger leurs opérations françaises. Hormis Unibet, ils sont concentrés dans les beaux quartiers parisiens des 8e, 16e et 17e arrondissement.

Alors pourquoi Malte et Gibraltar  Ces deux destinations
 ont un point commun : une fiscalité très arrangeante. L’objectif est simple et complètement légal dans l'Union Européenne : échapper à la TVA sur le Produit Net des Jeux, tout en profitant d’un impôt sur les sociétés que l’on imagine aisément bien moins contraignant sous le ciel maltais. La loi du 12 Mai 2010 ne stipule pas que les opérateurs doivent être installés en France, un simple représentant sur le sol français suffisant au législateur, en raison d'une Union Européenne sans frontières. 

La diffusion des Résultats d’exploitation du secteur des jeux en ligne pour l’exercice 2012 (31 Juillet 2013)  ne laisse d'ailleurs planer aucun doute sur le ujet : si les calculs ci-dessus donnent une estimation de TVA pesant environ 11% du rake  brut, cette étude de l’Arjel dévoile néanmoins que la Taxe sur la Valeur Ajoutée perçue par les services fiscaux de l'Etat ne représente en réalité que 5.53% du Produit Brut des Jeux en 2012 pour le poker. De là à considérer que la moitié des mises sur le marché français n’y est donc pas soumise, il n’y a qu’un pas : Winamax et PMU (1er et 3e du marché) face à Pokerstars et Betclic Everest (2e et 4e)
On note d'ailleurs dans ce même rapport que les paris sportifs (8.33%) et surtout les paris hippiques (13.89%) reversent plus de TVA, ces deux segments étant historiquement tenus par les ex-monopoles d’état PMU et La Française des Jeux, qui s'acquittent évidemment de cette TVA. 
    
     source : ARJEL, Résultats d’exploitation du secteur des jeux en ligne ouvert à la concurrence - Exercice 2012

Et ce n’est pas fini. Depuis début septembre, vous n’avez pas pu échapper aux publicités qui lancent la rentrée des opérateurs, période ô combien primordiale, tout particulièrement cette année avec la fermeture de Barrière Poker. « Le poker commence ici » clame Everest Poker sur de nombreuses radios, tandis que PMU Poker s’affiche en abribus pour le lancement de son application mobile. A la télévision, Winamax reprend la recette du succès de 2010 avec l’épée en plastique et Patrick Bruel, tandis qu’un Ronaldo en pro du chip trick nous défie sur Pokerstars : « Now I am poker !». Sur des budgets qui se comptent en centaines de milliers d’euros, les rooms délocalisées ne sont pas concernées par la TVA : un avantage concurrentiel indéniable. L’Europe réfléchit d’ailleurs à une modification de la TVA qui serait indexée sur le pays du consommateur, et non plus celui du fournisseur. Reste à savoir dans combien d’années …
D'ici là Winamax et PMU Poker dépensent 19.6% de plus que leurs concurrents pour les mêmes communications. Autant d'argent qui ne sont pas réinvestis pour les joueurs.

soxav

A suivre : 
Part 2 : FISCALITE, CAFE SERRE, VIABILITE Conséquences chiffrées de cette fiscalité, implication directe sur les joueurs et un Expresso pour sauver le winrate ... des regs !

vendredi 11 octobre 2013

CLOISONNEMENT : MODE D'EMPLOI BY WINAMAX

Nous sommes en l’An 2013 après JC. Comme tous les débuts de mois, les opérateurs de poker se frottent les mains à la perspective de tous ces salaires ricochant des comptes bancaires clients aux comptes joueurs des rooms. Tous ? Non ! Car un tournoi pas assez peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’un d’entre eux. Et la vie n’est pas facile pour les équipes MTT de Winamax … Car le premier weekend du mois, c’est le Main Event à 200K€ Garantis et le main overlay qui l’accompagne régulièrement, surtout depuis le passage à 50€ de buyin. On ne va pas s’attarder sur le tournoi en lui-même, mais plutôt  sur l’aspect communautaire et marketing autour de l’événement. 

Sur Clubpoker*, 'jedisise' est le premier à avoir demandé des explications  : Winamax propose des tournois qualificatifs sur des forums étrangers, sur lesquels les français n’auraient pas le droit de s’inscrire.  Pourquoi pas, se dit-on dans un premier temps, si cela peut empêcher les hordes de pique-assiette qui butinent de forums en communautés pour tenter leur chance, sans y être jamais actifs. Là où cela devient intéressant, c’est sur le montage de ces tournois. A la différence de Clubpoker, Pokerstrategy, ou même du très officiel site du parti, Wampoker, où le prizepool est garanti pour un BI de 2€ à 5€, les français découvrent des tournois à 1€ de Buyin avec un prizepool added. Dans un cas, les joueurs paient tout ou partie des tickets, dans l’autre, ils touchent les tickets et la cagnotte des buyins. Surprenant …

Surtout qu’à la différence des forums français, la plupart des tournois de forums étrangers sont limités aux seuls joueurs étrangers, qui, eux, peuvent prendre part aux qualificatifs français. Cela pose alors plusieurs questions : les membres de Wampoker ont toujours demandé à ce que les tournois du forum soient limités aux membres réellement actifs via un nombre de messages minimum et limitatif. Cela a toujours été refusé par la direction, de l’avis même de l’administration du site. Il ne faut donc qu’une dizaine de messages pour participer. On comprend que Winamax cherche à attirer le maximum sur sa vitrine avant tout publicitaire, c’est de bonne guerre.
Mais du côté Pokerstrategy et Clubpoker ? On n’ose croire que ces sites ne sont pas capables de négocier pour leurs joueurs des contreparties au moins identiques à celles que d’obscurs sites Autrichiens, Slovaques ou Canadiens ont obtenu en quelques mois de partenariats. Non, tout simplement peut-on imaginer qu’il est plus dans leur intérêt d’attirer des prospects sur leurs forums pour augmenter leur rentabilité : nombres de membres, de pages lues, chiffres d’affaires d’affiliation, publicitaire. Ces tournois seraient donc mis en place principalement dans leur intérêt, leurs membres actifs devant s'en satisfaire. Inconcevable ...

Si la prospection de nouveaux clients est une bonne chose pour le microcosme français, la forme et la communication de Winamax interpelle. En réponse à la demande d’éclaircissement sur Clubpoker, il sera expliqué :
« Comme pour chaque tournoi communautaire, il faut être membre pour pouvoir participer. »
Pas de chance, le joueur en question s’y est inscrit. C’est quand il veut register sur le logiciel qu’une fenêtre lui indique qu’il faut passer son chemin. Insistance de l’outrecuidant, qui finit vraisemblablement par poster la même demande sur Wampoker. Réponse alors dans l’heure de Winamax :
« Nous avons bloqué l'accès de ces tournois aux joueurs qui ne font pas partie de ces communautés, comme on le fait depuis plusieurs années pour les clubs (tickets d'entrée obligatoire, pas de mot de passe) et Wam Poker (nombre de messages minimum requis, à la demande des Wameurs). Concernant Club Poker, seuls les membres inscrits sur le forum peuvent avoir accès aux mots de passe (restriction plus faible, décidée par Club Poker). »

S’il apporte la confirmation de ce que l’on imaginait plus haut pour Clubpoker, les Wameurs apprendront avec délice que depuis des années, seuls les membres actifs y ont accès, et que le process en place a toujours respecté leur desiderata. La notion d’activité est donc toute relative, mais comme la réponse est sur Clubpoker, l'enfumage peut passer. Alors, à la demande des sites EU, Winamax a bloqué l’accès à ces tournois, car ils étaient « pris d’assaut par les chasseurs d'added français. Ces derniers trouvaient les mots de passe sur des sites qui n'ont pour seul activité que de diffuser les mots de passe des tournois privés... ». Ca y est, on tient les responsables : les sites de mots de passe et les pique-assiette, priés de ne flooder que les forums français. Etonnant ...

Rien de bien grave en soi, on comprend bien qu’il est ardu pour un Community Manager de venir expliquer l’inexplicable. Et puis de quoi parle-t-on exactement ? Environ 55 tickets 50€ offerts pour jouer le Main Event le dimanche sur les dix jours précédant l’événement**, mais partagés entre 36 joueurs seulement. En limitant ainsi les joueurs éligibles à ces tournois, aucun n'a dépassé les 30 participants, dont celui de MdPok, joué à six pour trois tickets plus la cagnotte des BI à 2€. En limitant aux seuls joueurs étrangers, ils ont internationalisé 'BentoMD' devenu Portugais, Slovaque, Tchèque, Autrichien et Anglais en l’espace d’une semaine. Ou bien encore 'diubelPN', fameux reg Tchèque, Anglais et même … Canadien. Mais le plus important, c’est que cela amène de nouveaux joueurs sur le marché français, pour pérenniser l’activité des opérateurs encore ouverts. Il n’y a qu’à regarder leurs courbes sharkscope. Vertigineuses ... 

Quel dommage que 'botbott' n’ait pas trouvé le temps de register un des deux Day 1 avec ses trois tickets sûrement dépensés bien avant en DON ou SnG. 'PBarbosa10' a eu un mot d’excuse du médecin, tandis que 'StanleyVII' devra trouver une solution pour se débarrasser de ses quatre tickets si durement gagnés ! Seulement 22 tickets auront réellement été utilisés sur le Main Event dimanche dernier, un seul joueur éliminé en Day1A a re-entry, certains ayant pourtant encore trois autres tickets en portefeuille. Aucun n’a en tout cas re-entry sur ces deniers personnels.
Huit d’entre eux ont finalement réussi à atteindre le Day 2 et sept à entrer dans l’argent. Félicitations à 'sante_guizza' qui a gratuitement empoché 391, 24€ pour sa 46e place, meilleur joueur d’un contingent européen ce weekend qui a probablement fait disparaître près de 1000€de la liquidité du .fr.

Winamax nous a habitué à mieux en termes de communication et de promotions pour trouver de nouveaux joueurs.

soxav

* Thread "Tournois réservés aux joueurs étrangers", 01 Octobre 2013, clubpoker.net
** Analyse réalisée entre le 02 et le 06 Octobre 2013 sur la base du planning des tournois Winamax.

jeudi 12 septembre 2013

BARRIERE POKER : Sauts d’obstacle et chute - Part II

Dernier axe de cette stratégie, et non des moindres, Barrière Poker a misé sur une offre d’envergure. En Cash Game, le nombre appelle le nombre. Alors, pour arracher les regs les plus actifs aux systèmes de fidélité adverses mieux-disant, les offres personnalisées proposent du rakeback de 50%. La grille de tournois est pléthorique et évolue constamment sur ces trois dernières années. La richesse et les garanties mettent quasiment la room sur un pied d’égalité avec ses deux cibles prioritaires. Fin 2012, Les prizepools de la gamme ‘Classics’ sont dopés, le Sunday 100K au buyin de cent euros apparaît sur un format mensuel, accompagné des Speed For Cash portant la promesse de 10.000€ à se partager tous les soirs. Mais la room se heurte à deux écueils d’envergure : Le marché est déjà bien établi et recruter des clients chez les concurrents se révèlent plus compliqué que proposer une offre dithyrambique et dépenser des fortunes en campagnes publicitaires ou opérations sur les communautés. Ensuite, l'appui des gros partenaires est très limité. Si Pokerstrategy est facile à séduire en raison de la réticence des deux leaders du marché à entrer dans son mode de fonctionnement (points de fidélité, bonus cash à l’ouverture), c’est encore et toujours Clubpoker qui reçoit la majorité des budgets de communication communautaires, comme chez Pokerstars et Winamax. Cela a pour résultat de multiplier la fréquentation de Barrière Poker par 2,5 au dernier trimestre 2012, mais elle ne dépassera jamais les 400 joueurs, soit la cinquième liquidité du marché seulement (cinq fsois moins importante que les deux leaders). Tant d’énergie pour un résultat honorable, soit, mais tellement chèrement payé !

Outre la marge inexistante sur des joueurs disposant de 50% de rakeback, c’est du côté de la grille de tournois que l’échec est malheureusement le plus visible. L’argent injecté dans les garanties de tournois ne pouvait être rentabilisé sans un afflux massif de joueurs. Ils ne feront que le bonheur des quelques regs assez malins pour multiroomer. Les équipes marketing ne sauront jamais optimiser ces budgets marketing pour recruter des joueurs récréatifs et les habitués des autres rooms. Envoyer des communiqués de presse en format pdf aux forums partenaires, en espérant qu’ils les relaient au milieu de toutes les autres offres du marché, n'obtient aucun résultat.

- Le Sunday 100K attire 1332 joueurs pour sa première édition mais les trois semaines précédentes voient des satellites garantissant vingt entrées plusieurs fois par jour afficher des overlays de 50% à 70%. Par la suite, le passage des qualifiers principaux à dix tickets garantis puis à cinq à partir de mars laisseront la fréquentation du tournoi exsangue : en seulement quatre éditions, il perdra la bagatelle de 500 joueurs, soit 40% du field, pour un overlay lors de la dernière édition de 25%.

- A la même période, la fréquence du Highroller est accélérée. Avec 20K€ puis 25K€ de dotation , Barrière Poker joue dans la cour des grands. Neuf mois plus tard, le dernier HR n’en proposait plus que 10.000. Entre temps,  les tournois n’ont pas été rentables 75% du temps et ont coûté 50K€ en moins d’un an sans attirer le moindre joueur supplémentaire comme le montre la stabilité des fields, même avec la saisonnalité.

- Le duo des Speed For Cash (25€ et 15€ de buyin) se révèlent des puits sans fond. L’Extreme (5K€Garantis) tournera près de deux mois  à plus de 31% d’overlay moyen avant de voir son prizepool lentement et inexorablement baisser. Les six premiers mois de son existence, la garantie diminuera de 50%, pour à peine 14% des events atteignant la couverture. Le Speed For Cash mettra 3.5 mois à voir sa garantie prendre la même direction. Avec 30% d’overlay, et malgré un changement d’horaire bienvenu en février, Barrière Poker perdra tous les soirs de cette période en moyenne 3000€ ! Pire : il faudra 250 jours à l’équipe marketing pour atteindre 2000€ de garantis début août. 250 jours durant lesquels l’opérateur dilapidera  413.000€, hors overlay sur les satellites ! Un manque de réactivité criminel …

L’impression générale qui ressort, hormis la volonté clairement affichée de jouer dans la cour des grands, est celle d’une room aux moyens financiers sans limites et surtout sans plan. Dernier exemple avec la promotion ‘Chip it'Lancée le 17 Octobre 2012, l’opération proposait 100.000€ au premier joueur qui remporterait les cinq tournois majeurs de la room. Comble de malchance, il ne faudra que six mois à BarAKmerguez pour  effectuer la moisson de jetons et annihiler tout espoir de rentabilité.

Comme il fallait s’y attendre, les actionnaires ont fini par siffler la fin de la récréation. Tout a commencé début juin par la dénonciation de la quasi-totalité des contrats d’affiliation. Officieusement, « la ligne stratégiques est en attente de clarification par les actionnaires au regard d’un marché en baisse structurelle. » Tout aussi officieusement, il s’agit de réduire les coûts, et les premiers à en pâtir sont ceux qui ont accompagné le développement de la room en lui apportant des clients. Ce sont ensuite les joueurs qui sont impactés. La fréquentation déjà limitée diminue comme peau de chagrin, les affiliés remerciés ne s’étant pas fait prier pour inciter leurs joueurs à transférer leur jeu sur d’autres rooms plus rentables. La baisse généralisée des prizepools, annoncée pour cause de fréquentation estivale en berne, se transforme en véritable saignée. La plupart des tournois phares disparaissent (Classics, Highroller, Speed For Cash de fin de semaine), certains n’affichent plus de garanties (le Classic 100€ s’est ainsi transformée en tournoi HU à plusieurs reprises). Le weekend dernier, c’est au tour du Menu de passer à la trappe. Le tout dans un silence assourdissant sur les forums  où le service clientèle était tellement présent jusqu’à peu.

Tous ces événements n’ont qu’un but : rendre la mariée la plus belle possible pour permettre à Barrière Poker de se retirer du jeu, tout en allant au bout du contrat qui lie LB Poker et le Groupe Caesars sur les WSOP Europe. Pour les plus sceptiques concernant ce scénario, il suffisait de lire Les Echos pour avoir l’information clairement et officiellement exposée par La Française des Jeux elle-même.
La Française des Jeux et Groupe Barrière admettent […] réfléchir au devenir de leur société commune, LB Poker. Si « aucune décision n'est prise, toutes les options sont à l'étude », indiquent les deux partenaires. « La FDJ restera présente dans le poker », précise toutefois l'opérateur public. A entendre ces déclarations, l'arrivée d'un autre partenaire serait donc bienvenue, sachant que l'activité de LB Poker est « au-dessous des objectifs ».


Maigre consolation pour les employés du groupe, c’est la première fois depuis la mise en place du marché français que la chute d’un opérateur n’est pas sujette à des torrents de sarcasmes de la part des joueurs  bien au contraire. Les commentaires positifs, les regrets devant cette situation qui s’enlise tous les jours un peu plus fleurissent. La fin de Barrière Poker, c’est aussi un peu de concurrence qui s’éteint, la perte du peu de poids des joueurs sur le marché. A eux de se tourner enfin vers les solutions et organismes qui peuvent réellement défendre leurs intérêts, à l’inverse de communautés qui ont oublié d’intervenir et de les aider dans ces deux mois de mutisme de l’opérateur qui habillait pourtant Clubpoker début septembre et continuait à reverser ses commissions à Pokerstrategy. Mutisme peut-être, mais mutisme ciblé semble-t-il … 

soxav

BARRIERE POKER : Sauts d’obstacle et chute - Part I


Décidément, les casinotiers sont récemment passé maître dans l’art de l’incapacité de faire tourner un business de jeux en ligne. Dans cette course du poker online, le marché a tout connu, de l’opérateur qui se positionne sur la grille de départ mais ne démarre jamais (Groupe Tranchant), au groupe familial qui se voit trop beau pour se donner la peine de réfléchir à une stratégie de course digne de ce nom (Groupe Partouche), en passant par l’agrément de la petite écurie individuelle (poker 83, casino de Cavalaire et de Noirétable, tellement nostalgique que le site propose encore aujourd'hui la rubrique « Jouez en ligne ») ou collective (200% poker, propriété de la SFJI qui compte vingt actionnaires propriétaires d’une quarantaine de casinos). Leur point commun : la chute. Barrière Poker est le dernier groupe historique de jeux en ligne français encore en course. La chute n’est vraisemblablement plus qu’une question de jours.

Créé en mai 2010, LB Poker est né de l’association de Groupe Lucien Barrière et du Groupe Française des Jeux. Deux mois plus tard, le 26 Juillet 2010, l’ARJEL lui délivre son agrément pour les jeux en cercle, prélude obligatoire à son lancement dès le mois de septembre, avec des objectifs et des ambitions d’une banalité affligeante. « Notre objectif est [de faire partie] du trio de tête. On a l’ambition de devenir un des grands acteurs du marché », confiait Jean-Etienne Bouedec, Directeur général adjoint de l’opérateur, au JDD quelques mois plus tard. 
Pourtant, en démarrant ‘from scratch’, la room a pris un sérieux pari : développer son propre logiciel, sans historique du poker en ligne ni réputation, sans l’appui de communautés, en basant la société en France (dans le 15e arrondissement à Paris). Et pour ne mettre aucun atout de son côté, la room apparaît sur le marché trois mois après ses principaux concurrents. Les dirigeants vont plus loin que le sempiternel « faire du poker différemment » de leurs désormais défunts homologues et se donnent les moyens de leur ambition, à savoir devenir l’alternative crédible aux deux leaders, une sorte de Winastars, en empruntant les recettes qui ont fait leur succès, avec un triptyque Logiciel / Communauté / Offre.


Les débuts de l’opérateur se transforment immédiatement en cauchemar. Barrière Poker n’a pas repris le logiciel en 3D lecroupier.com, site lancé en 2009 au Royaume-Uni et qui prévoyait même à l’époque une version Smartphone pour la fin d’année ( !), mais la nouvelle version développée se révèle être une catastrophe et les joueurs se défoulent sur les communautés que la room espérait pénétrer dans des conditions plus positives. Bugs à répétition, boards à huit cartes, les mises à jour sont hebdomadaires, les critiques quotidiennes.  Il faudra quasiment dix-huit mois pour que la room trouve enfin un software digne de ce nom avec la sortie de la version V4 en mars 2012, puis de la version V5 deux mois plus tard, accompagnée de l’éphémère « My Poker Manager ».  Le soft est enfin en place et trouve ses joueurs. C’est à cette époque que Barrière apparaît également sur le tracking de pokerscout.com, se positionnant alors à hauteur de Partouche, avec un trafic moitié moindre qu’Ongame alors que le groupe annonce dans le même temps des pertes de 29.8 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 3,3M d’euros lors de l’exercice 2011-2012 (vs 14.3M€ de pertes et un CA de 0.5M€ pour 2010-2011. « Nous sommes au tout début d’un investissement sur un projet industriel. Nous allons pouvoir monter en puissance sur le plan commercial et innover dans le produit, » déclarait alors Xavier Etienne, Président de LB Poker, au journal Les Echos. Début 2013, la version Smartphone et iPad voyait le jour avec, là aussi, un certain succès d’estime de la part des utilisateurs.

Deuxième axe de conquête, l’opérateur lorgne du côté des communautés. Très présent sur les principaux forums, il se positionne également auprès de nombreux petits acteurs du marché avec une offre d’affiliation conquérante annonçant jusqu’à  40% enRevenue Share. La room trouve ainsi rapidement un écho chez les plus gros acteurs de ce marché, que l'on imagine aisément avoir négocié des deals encore plus importants: classée 3e pour Clubpoker et Poker Académie, Barrière Poker est même répertoriée en deuxième position sur Pokerstrategy. A cela s’ajoutent tous les sites de mots de passe pour freeroll, de pseudo informations et d’actualités poker qui se présentent. Des community Managers et des conseillers clientèle s’y partagent l’animation et surtout la gestion des demandes clients et autres clients. Dans le même temps, le blog Barrière est chargé de relayer les actualités de la room et de sa Team Pro. Mais n’est pas Winamax qui veut et on est loin de l’approche communautaire mise en place en six années de Wam Poker.


C’est d’ailleurs le même constat avec les ambassadeurs. Lors du lancement, les membres recrutés au sein de la Team Pro laissent perplexes. Peu connus dans le milieu poker ou du grand public, voire les deux,  le recrutement ressemble à celui du Team Winamax … quatre ans plus tôt : des anciens de téléréalité poker pour faire un peu people, des joueurs de cercle, sans oublier la référence Clubpoker (Pierre Canali), qui n’est pas sans rappeler un certain manuB. Roger Hairabedian intégrera l'équipe quelques mois plus tard. Problème, le marché est déjà dessiné, ces joueurs sont inconnus d’un grand public bien plus avide de Patrick Bruel ou Sébastien Chabal. Côté people, il faudra attendre 2012 et l’arrivée d’Estelle Denis, mais là encore l’aura de la présentatrice pour attirer les foules sur Barrière Poker reste toujours aujourd’hui à démontrer, surtout utilisée pour un maigre tournoi Bounty hebdomadaire à cinq euros avec des pigistes people qui tournent au gré des offres des rooms (Pascal Sellem, Valérie Damidot, …). Sans compter qu’au même moment la concurrence se lance dans les émissions radios ou web télé, et joue continuellement de l’image et du nombre de ses tête d’affiches : Tournois bounties à répétition, challenges autour des joueurs pros, documentaires, reportages diffusées en télévision, …


soxav

jeudi 18 juillet 2013

DES MICRO SERIES ET DES SUMMER SHOTS

Une semaine après la fin des Micro Series et des Summer Shots, c’est l’heure du bilan dans cette guerre de leaders, pour ouvrir le bal d’un été toujours compliqué pour les opérateurs de jeu. Ces deux séries d’events en parallèle donnent un excellent reflet de leur course au leadership du marché français. A droite, Winamax, et ses 54 events Summer Shots (SS) sur huit jours lancés d’urgence. A gauche, Pokerstars, et ses cinquante events Micro Series (MS) pour leur troisième édition. Au centre, 276.381 arbitres, dont une bonne partie font doublon en jouant sur les deux sites en même temps.

Winamax a cumulé 167.219 entrants, générés par plus de 150.000 joueurs (en raison de trois events Re-entry). Avec seulement quatre tournois de moins, Pokerstars n’a sensibilisé « que » 109.162 joueurs, soit un field global environ 30% moins important que son concurrent. Pourtant son échelle de Buyin, de 0.25€ à 30€ (pour son Highroller), semblait plus propice à attirer les joueurs récréatifs tant espérés. Avec un BI moyen de 6€, et un package total d’une valeur de 282,25€, Pokerstars a bien moins attiré les foules que Winamax, dont la moyenne de tournoi avoisinait les 10€ pour un total BI de 541€, soit près du double. Premier constat de cette confrontation, les Events très Low BI sont les plus segmentants : les regs de 5€ les fuient car insuffisamment dotées, les récréatifs ne sont que très partiellement intéressés par des garanties très peu attractives. Ils permettent de transformer ponctuellement des joueurs de freeroll en argent réel sans assurance de les voir persister dans cette voie, et font le bonheur de quelques regs de Micro Limites. 25% des Micro Series se sont joués pour 2€ et moins, pourtant ils ne représentent que 20% du field total. A l'inverse, Winamax est bien le royaume du récréatif : avec seulement 16% des tournois en micro Buyin, ce sont 19% des participants qui les ont plébiscité, notamment grâce à un event Re-entry sur toute la semaine et sa dotation de 30.000€, exceptionnelle pour un 2€.

Autre enseignement de cette confrontation, la victoire de la simplicité sur l’originalité. Les équipes de Canel Frichet, pressées par le temps, se sont cantonnées à des épreuves au format classique. En moyenne, les Summer Shots ont attiré une moyenne de 3096 joueurs, contre 2183 sur les Micro Series, lors de tournois dont près de la moitié se sont déroulées en Shorthanded (10% en 4max). La différence majeure dans les structures choisies se trouve en fait dans la place des tournois à Rebuy. Pokerstars en a planifié pas moins de quinze dans sa grille, et même 40% en comptant les x2 Chance et x3 Chance. La raison est simple, cette formule présente l’avantage de doper les prizepools garantis que des Low Buyin limitent forcément. Le volume de rebuy montre clairement une linéarité logique avec le droit d’entrée, tendance qui s’inverse pour la prise de l’add-on. Ainsi le MS#2 Rebuy Madness à 0,50€ a fait l’objet de 17000 rebuys pour un field de 3232 joueurs. Cette moyenne de 5,28 recharges par joueur tombe à moins de 1,5 pour les events à 5€. Certains se sont néanmoins retrouvés plombés par un horaire tardif (#20 ‘Ante Up Turbo’ à 2€) pour à peine 1,3 rebuys par joueur à ce buyin. L’add-on, en revanche, avoisine les 60% sur les tournois à 4€ et plus, tandis qu’en dessous de cette limite, il se situe entre 20 et 50% : les regs étaient proportionnellement plus présents sur des tournois à prizepool plus élevés, et savent qu'il faut le prendre. Les Double ou Triple Chance sont, eux, clairement sans intérêt pour doper la garantie, avec pour la plupart un taux de rachat de seulement 50%, voire moins.


Peu de rebuy à l’inverse sur les Summer Shots, où seulement 7% se jouaient dans ce format, mais ici aussi dans le seul but d’offrir une garantie décente et propice à rassembler un maximum de joueurs sur les tournois à faible Buyin (5€ et moins). Les Multiples Chance de Pokerstars laissent la place aux tournois Re-Entry, une des raisons du succès de ces Series. Près de 20% du field total est ainsi concentré sur trois Events, deux s'étant joués sur six Day1, et un sur trois Day 1. Avec respectivement 13252 (#9 à 5€) et 14778 (#10 à 2€) entrées, ce sont les stars incontestées de la semaine.  Revers de la médaille, ces trois tournois ont coûté cher à Winamax, puisqu’ils ont tous connu un overlay brut. En net, l’event #10 est quasiment break even (11% d’overlay, 444€ de pertes), et il n’a manqué que 81 joueurs à l’event #9 pour couvrir sa garantie (6260€ de gains avec le rake). C’est du côté de l’event #28 qu’est venue la cagoule : plus de 33% d’overlay et une perte de 13K€, rake compris, pour l’opérateur !
Le nerf de la guerre de ces deux opérations commerciales, comme d’habitude, reste leur bilan comptable. Les traits de caractères des deux rooms ressemblent fortement à leur histoire : une room opérant depuis longtemps, leader mondial qui s’appuie sur une longue expérience pour monter des Series le plus rentable possible, pour qui un sou est un sou, face à un impétueux challenger, qui cherche sans cesse à prouver sa force par rapport à son aîné, avec la fougue et la spontanéité que cela sous-entend, prêt à tous les excès, même financiers.

En dépassant la garantie totale de ces Series de 19% (832.637€), Pokerstars fait mieux que Winamax et ses 7% (1.425.556€). La room au pique rouge a géré en bon père de famille, avec seulement 14% de ses tournois ne couvrant pas la garantie brute contre plus de 22% pour la room au W rouge. Au final, PS accuse deux events déficitaires en net, tandis que Winamax en dénombre sept, dont deux d’anthologie : #3 Main Event 50€ (-15.550€ net) et le #28 Re-Entry dont il était question plus haut. Dans les tournois les plus rentables, c’est encore Pokerstars qui tient la corde, avec trois tournois lui rapportant plus de 8.000€ net (#1 Classico pour 10.5K€ de profit, #18 Highroller pour 8.2K€ et #48 Main Event pour 10.2K€). Winamax doit se contenter pour sa meilleure performance de 6806€ de gains net (Event #52) . Néanmoins, cette dernière se rattrape par la moyenne de Buyin plus élevée, et l’homogénéité de ses résultats : sur ses 12 tournois les plus rentables, 11 sont des 10€+ dont le gain varie du simple au double (de 6.800€ à 3.400€). En face, si la meilleure performance est à plus de 10K€, la dixième est cinq fois inférieure.


Cela nous amène tout naturellement au dernier critère de comparaison, le plus important. En organisant ses Micro Series, Pokerstars a engendré 85.118,92€ de revenus, soit 12% de plus que son homologue qui parvient à générer 76.047,10€ sur la semaine. Une performance, pour ce dernier, à relativiser par deux events qui lui coûtent la bagatelle de près de 30.000€.
Le vrai gagnant de ces Series, lui, est ailleurs. La concurrence acharnée des deux leaders du marché, est principalement bénéfique … aux joueurs. Preuve encore une fois de la nécessité d'un marché multi room.

soxav

lundi 8 juillet 2013

POKER ET VIDEOS

Les WSOP battent leur plein à Las Vegas alors que de ce côté-ci de l’Atlantique, la morosité d’un marché atone est de rigueur. Beaucoup s’interrogent sur la survie des rooms, la capacité du marché à recruter de nouveaux clients, tandis qu’un nouveau trimestre de baisse est annoncé par le Figaro (-14% en Cash Game, flat en MTT). Les joueurs se consolent avec les images en provenance des Team Pro, Winamax en tête avec un trilogie de reportages sur son WiPT, l’EPT Deauville et, justement, une nuit à Vegas.

Diffusés sur RTL9, ces trois reportages de 52 minutes, de bonne facture, ont laissé sceptique le microcosme poker. Les deux premières éditions  s’apparentent plus à des infomercials qu’à de véritables documentaires poker. On voit dans le premier les pros Winamax venir chacun leur tour glisser leur petite phrase sur le plaisir qu’ils ont à venir jouer un 500€ contre des joueurs qu’ils évitent tout le reste de l’année, y compris sur le forum de leur sponsor. Ils sont appuyés par des Winamax Important Personne pas forcément tous connus du grand public, faisant ainsi étalage du carnet d’adresses de Patrick Bruel. Le deuxième épisode, lors de l’EPT Deauville, a été confronté à un imprévu : selon Benjo, couvreur attitré, il devait s’agir d’une nouvelle édition de « Dans la Tête d’un Pro » mais l’organisation leur a interdit de rester à la même table pour filmer. L’argument de la triche n’est pas dénué de sens, mais, sans vouloir faire preuve de mauvais esprit, on notera que le sponsor de cet événement n’est autre que le concurrent direct, Pokerstars … Le dernier  documentaire est un mélange des deux premiers opus à la sauce Vegas et anecdotes de pros, WIP, et salariés Winamax.

Au-delà de l’intérêt, fondamentalement très subjectif, de ces reportages, ils parlent poker en en véhiculant une image positive, people, fun et sympa très éloignée de la vision de Monsieur tout le monde. En cela, c’est une vraie réussite. Ils s’inscrivent dans la stratégie de l’opérateur, en ciblant les joueurs récréatifs, les novices, les prospects et les incitent à partager l’aventure, le plaisir, le challenge du poker. Seul hic de cette programmation ? L’horaire de diffusion adapté aux regs jouant jusque tard dans la nuit, un moment ou le joueur récréatif, lui, se repose dans les bras de Morphée. Vive la télé de rattrapage !

Cette initiative a donné des idées à la room qui monte, PMU Poker. L’opérateur vient de transposer ce reportage à des joueurs amateurs, inconnus, qui ont réussi à se qualifier lors des nombreuses promotions online pour participer à des Events des WSOP. Exit le reportage photo en fin des WSOP sur un blog confidentiel, lu uniquement par les proches des joueurs concernés à un moment où les éventuels lecteurs sont en vacances. Exit la Team pro qui vend du rêve en racontant sa 28e participation au WSOP sur un ton blasé. Voici les vrais joueurs de la room en vedette. En cela PMU Poker innove, se démarque de la concurrence. Il est là, le rêve ultime à vendre à tous les joueurs de poker : s’identifier au joueur lambda qui décroche un ticket pour Las Vegas à partir d’un tournoi à 1e. Après Moneymaker, voici Dreammaker by PMU en court-métrages de 4 minutes.

Pourtant, l’exercice peut être à double tranchant. Les commentaires fleurissent sur le côté beauf, navrant de certains commentaires, les plus pondérés mettant en avant le côté … décalé. Mais au final, les retours sont positifs, à l’image du résultat technique de ce film. N’oublions pas que le marché du poker n’appartient pas à une caste qui s’érige en défenseurs d’un idéal pokeristique. Il n’existe que tant que les joueurs pros côtoient les amateurs, que les regs accueillent les récréatifs plutôt que de les insulter. Le poker français ne survivra qu’à cette condition.

C’est enfin au tour de Barrière Poker de se lancer dans l’aventure. L’opérateur va enfin développer sa visibilité autour de son partenariat exclusif WSOP et annonce ce matin sur Made in Poker un programme court « En route pour les WSOP » sur Eurosport (et dans 59 autres pays pour la version anglaise). Cerise sur le gâteau, le sponsoring d’Estelle Denis va lui aussi enfin être optimisé puisqu'elle sera aux commandes via une interview de quelques minutes, agrémentée d’une analyse de mains. Rendez-vous à la rentrée, pour ce qui semble être le premier signe positif de voir la room passer les vacances, après de longues semaines de rumeurs quant à son avenir.

soxav