mercredi 27 février 2013

V.I.P. : A TABLE !

Il ne va pas être question ici de nostalgie, de gloires déchues des tables de poker ou encore de ceux qui nous ont définitivement quittés dernièrement. Mais plutôt des stratégies de communication des opérateurs qui utilisent l’image et la notoriété d’une personnalité publique pour construire leur image et attirer de nouveaux joueurs.

C’est une technique qui est allée crescendo depuis plusieurs années. Au lancement du marché français, la figure de proue du poker s’appelle Patrick Bruel. Egérie, homme sandwich et actionnaire de Winamax, il est la locomotive du poker en France et surtout de sa room, qui préparait depuis Londres son appel du 18 Juin (ouverture du marché cloisonné français). D’autres flairent le filon du porte-drapeau :

- de l’artiste, pour Party Poker qui choisit de faire duo avec Bruno Solo ou MyPok avec Joey Starr,

- du sportif, avec Pokerstars mettant en scène Sébastien Chabal et Gaël Monfils dans une publicité fort réussie, Betclic et Tony Parker,

- ou un subtil mélange des deux pour Partouche avec un très discret Eric Cantona.

Comme à son habitude, Winamax a été précurseur dans le sponsoring+ du people. Sponsoriser des joueurs professionnels présente le double inconvénient de coûter cher et de n’en récupérer que peu de retombées : les joueurs réguliers n’y portent aucun intérêt en terme de jeu tandis que les joueurs récréatifs ne savent même pas qui sont ces pros. Forte de ses accointances dans les milieux sportifs et artistiques, Winamax a levé à moindre frais une armée de ces people accrocs aux cartes. En échange d’accès privilégiés, ils prêtent leur image lors d’évènements qui vont des live internationaux (EPT, ...) jusqu’aux tournois maison, les Kill The Fish. Des people à double impact : image et notoriété d’un côté, business et chiffre d’affaires de l’autre.

Alors, comme dans une classe de maternelle où chaque enfant veut le jouet de l’autre, le phénomène prend une telle ampleur que cela tourne plus à la course aux people qu’à la stratégie marketing mûrement réfléchie. A l’EPT Deauville début février organisé par Pokerstars, l’opérateur de pique ne veut pas être en reste face à son concurrent direct qui a aligné sous ses couleurs Patrick Bruel accompagné d’Alice Taglioni, Louis Bertignac et Cécile de Ménibus. Si les communautés s’insurgent tout particulièrement de la présence de cette dernière (buyin offert, compétence relative au poker, …), oubliant donc que les nombreuses retombées presse ainsi générées rentabilisent largement l’affaire (
Ouest-France, Gala, JDD, )auprès du grand public,Pokerstars organise une partie entre Bertrand « Elky » Grospellier et… Lucie Décosse, Benjamin Darbelet et Ugo Legrand, Pascal Sellem et Laurent Baffie complétant la table. Mauvais choix, on est loin du compte en termes de notoriété, et les retombées sont quasi inexistantes.

Alors, comme des enfants se chamaillant sous le préau d’une école primaire, la quantité remplace la qualité. Comme si le nombre de personnalités qui jouent sur une room était un gage de qualité : chez les challengers, feu PokerXTrem affichait un Cyril Hanouna tout guilleret jusqu’à sa fermeture, Cédric Carasso accompagnait Joey Starr chez MyPok, tandis qu’Estelle Denis est devenue l’égérie de Barrière Poker. En face les deux leaders affichent des pages et des pages de noms. Lundi soir, vous pouviez ainsi réaliser le rêve d’une vie en éliminant Benoît Costil ou Louise Ekland sur le «
ShootingStars » Pokerstars , et le mois dernier Winamax proposait d’être assis virtuellement aux côtés de Briand Ludwig, Johann Duhaupas ou Jérôme Jeannet. Excusez du peu ! Ce weekend, pour le Winamax Poker Tour, les participants pourront, entre autres, se mesurer au Commissaire de police de la série Les Toqués ou au 18e du Championnat du Monde 2007 de … skateboard. Tout un programme !
Alors, comme dans une cours de lycée où les histoires sentimentales se font et se défont, les opérateurs se partagent les célébrités, se les arrachent, se les volent. Sous les couleurs d’Everest Poker en 2011, Estelle Denis passe l’année suivante sur Barrière Poker. A l’occasion de tournois Bounty spécialement créés, elle invite ses « amis ». Des joueurs de poker comme V. Messina, L. Truche et F. Perrot, qu’elle n’a pas été cherché bien loin puisque tous officiaient auparavant au sein de la Team … Everest ! Et surtout des personnalités publiques du sport, comme son presque mari Raymond Domenech ou Luis Fernandez pourtant quelques mois avant à l’affiche respectivement sur Bwin et PMU Poker, et du monde des medias, tels Bruce Toussaint et Valérie Damidot pourtant adeptes jusque-là des tables de Winamax. Tables où ils croisaient d’ailleurs régulièrement Pascal Sellem qui fait donc la pige sur Winamax, et rend visite sur Barrière Poker à l’occasion, quand il n’est pas à l’EPT Deauville avec Laurent Baffie pour Pokerstars. Laurent Baffie, le même qui un soir de ‘Radio Winamax’ fin janvier vantait les mérites de la room W …

Alors, comme sur une room de poker, le people est un exemple à suivre, mais pas pour jouer là où une room lui achète son image contre un buyin. Non, il faut avant tout copier sa capacité à aller au plus offrant, au mieux disant pour optimiser et rentabiliser son jeu, avant même de commencer à jouer. Car, bien involontairement, les opérateurs font la démonstration que le vrai grinder doit faire jouer la concurrence, connaître les spécificités de toutes les rooms, de leurs offres et de leurs conditions. Quitte à se faire accompagner si nécessaire.

soxav





2 commentaires:

  1. tout lu !
    merci pour l'article et et en avant pour faire jouer la concurrence !

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  2. Je redécouvre ton blog !
    Pour info : http://annesofi-bijoux.marcadet.fr/blog/2013/05/la-guerre-des-mondes/
    et,
    http://ricardoc1.wordpress.com/2013/04/13/week-end-bloggueurs-les-forces-en-presence/

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