mardi 21 février 2017

NOUVELLES VARIANTES : Des stratégies qui varient




La communauté poker a accueilli l’arrivée des nouvelles variantes avec satisfaction. L’Arjel y voit la justification des (presque) bons résultats en Cash Game au cours du dernier trimestre 2016 (-0.5%). Depuis près de six mois, seule Winamax a pourtant choisi de les proposer. Selon les objectifs propres à chaque room, la stratégie ‘Variantes’ … varie.

Pour les joueurs, elles représentent le premier changement positif majeur réalisé par le législateur sur le .fr depuis 2010. Elles redonnent une fraîcheur à un jeu devenu binaire, entre No Limit et Pot Limit Omaha, et sont même considérées comme attractives pour de nouvelles cibles de joueurs.
Il y a malheureusement fort à penser que c'est l'inverse. Les variantes n'attirent pas de nouveaux joueurs, elles éparpillent la liquidité existante sur encore plus de tables, amplifiant le phénomène de tables ne s'ouvrant plus, attirant donc moins de monde ... A l’été 2015 sur le .com, FullTilt Poker les avait même purement et simplement fait disparaître. Leader hexagonal, Winamax a fait un choix d'image : sa liquidité lui permet d’assumer un plus large choix de tables, et la room multiplie les bons coups sur la clientèle française (Series à 10M€ Gtd, Expresso Talisman, Main Event à répétition) dont elle aura tant besoin pour espérer exister dans un marché bientôt ouvert.
Elle fait également bonne figure auprès de l’ARJEL qui trouve chez Winamax son seul relai pour son « bébé ».

Côté Pokerstars, la signature du décret est tombée au moment d’un plan de communication national massif autour du nouveau format ’Beat The Clock’. L’opérateur ne pouvait donc pas prendre le risque de parasiter un enjeu stratégique sans commune mesure. En outre, le marché français semble avoir été mis de côté, et la room attend vraisemblablement le .eu, sur lequel elle raflera la mise à moindre d’investissement que ses concurrentes. Sans surprise, les variantes ne sont pas intégrées aux SCOOP qui viennent d’être à moitié annoncés sur Clubpoker, sans mentionner de garanties. Sans joueurs étrangers et des buyin revus à la baisse, il paraît difficile de proposer une garantie globale décente avec des events qui culminent à 15K€ Gtd comme sur Winamax. Les Winamax Series ont en outre démontré que la rentabilité de ces évènements n’était pas au rendez-vous par rapport au No Limit.

PMU aurait pu jouer la carte des variantes, mais son partenaire Bwin Party a déjà beaucoup à faire entre les lancements des tournois sur deux jours, le format KO Progressif amené à envahir une nouvelle grille prévue pour mars, mais plusieurs fois repoussée déjà. Le sujet est donc logiquement secondaire. Voire inadaptée à une plateforme comme iPoker, constituée d’opérateurs de paris pour qui l’offre poker n’est qu’un produit défensif. Sa vocation est d’empêcher la clientèle de parieurs d’avoir à jouer ce produit chez des concurrents proposant tous désormais … cette même offre de paris. La liquidité de la plateforme ne permet pas d’envisager sérieusement des tables tournant sur plusieurs nouveaux jeux.

L’ARJEL peut enfin afficher un succès en matière de poker auprès de l’ensemble de l’industrie. Ce n’est pas un hasard si elle ne met en avant que les seules variantes pour expliquer le regain de forme du Cash Game : c’est elle qui a milité et obtenu le passage du décret. S’il faut lui rendre hommage sur le sujet, elle oublie néanmoins un peu vite que le Cash Game a été fortement poussé sur la fin d’année par les opérateurs : multiples mission Freeroll, Calendriers de l’Avent, Gladiateur et consorts. Il n’est pas non plus étonnant qu’après vingt trimestres consécutifs, le format n’arrive plus à tomber plus bas …
Il ne faudrait en revanche pas que du côté du législateur, on en vienne à se demander quel est l’intérêt d’apporter des modifications, finalement si peu suivies d’effet par les entreprises du secteur. Ces nouvelles variantes ne sont définitivement qu’une question d’image pour toute l’industrie.

soxav